PRÉSENTATION
Lorsque la première ébauche de la Suzuki B-King a pointé son museau ahurissant au Salon de Tokyo en 2001, le monde de la moto est resté bouche bée. Unanimement loué pour son design spectaculaire et innovant, ce prototype mythique avait pourtant vite inspiré les mauvaises langues : « Jamais ils ne pourront homologuer un truc pareil pour la route!...» Il est vrai, la tâche ne fut point aisée pour réaliser la B-King définitive. Mais plutôt que de bâcler une déclinaison édulcorée du « concept bike » initial, les ingénieurs de Suzuki ont pris leur temps pour achever THE roadster définitif. Brutal, hyper efficace,magnifique, impensable jusque-là . Grand bien leur a pris !
MOTORISATION
Importée en grande partie du modèle 2008 d’une certaine Suzuki Hayabusa qui a également su défrayer les chroniques, le 4-cylindres en ligne de 1340 cm3 dégage dans sa version libre la bagatelle de 14,9 mkg en sortie de boîte. Il fait appel à toutes les astuces de la technologie moderne : injection digitale à double papillon et double injecteur, 16 soupapes en titane, valves à l’échappement, embrayage anti-dribble, etc…
Alors quid de la version française, bien évidemment limitée à 106 chevaux ? Suzuki a tout simplement ajusté les diagrammes de distribution et d’alimentation de sorte que TOUTES les sensations soient préservées, mais à un régime moteur incroyablement bas. Les anciens, eux, nous parlaient souvent du fameux élastique énorme, pour décrire ce type de caractère. La B-King, quant à elle, dépasse ces notions sympathiques, et de loin : c’est juste un véritable boulet de canon ! Les accélérations s’avèrent diaboliques dès la moindre rotation de la poignée de gaz, et ceci quel que soit le rapport engagé. Est-ce vraiment étonnant, avec un couple de 13mkg à 5600 tr/min ? Conscient du caractère exceptionnel de la bête, Suzuki vous donne la possibilité de passer par simple pression sur un bouton en mode « B » qui correspond à une courbe de puissance nettement plus sage, à savoir celle d’une moyenne cylindrée standard. Un outil appréciable, notamment sur chaussée humide,mais également lorsque la force de la B-King vous aura épuisé …
PARTIE CYCLE
A moteur bestial, partie cycle saine. Le châssis tout en aluminium, équipé d’un amortisseur de direction, d’un mono-amortisseur à l’arrière et d’une fourche inversée dernier cri et totalement réglables, ne vous réservera aucune surprise. Ultra-stable mais étonnamment agile pour une moto de cette envergure, la B-King se conduit comme n’importe quelle autre machine saine,mais avec une bonne dose d’équilibre en plus. Visiblement, la répartition des masses est exceptionnellement bien réussie.
Ce maxi roadster se dirige alors sur le bout des doigts dans la circulation dense, où le pilote appréciera une position de conduite détendue et agréable.Une fois la B-King lâchée sur les routes de campagne, on peut faire parler la poudre et compter sur son excellente motricité et son pneu arrière de dimension 200 mm pour faire passer la puissance au sol. Faites-vous propulser de lacet en lacet, arracher les bras à chaque accélération et fiez-vous au double disque (310 mm) à étriers radiaux à l’avant pour dompter les 235 kilos (à sec) de votre monture. Finalement, le nom de la B-King n’est pas qu’un simple jeu de mot: avec ce roadster spectaculaire d’un genre totalement inédit, le roi, ce sera vous !